Dans Le Soleil des Scorta, Laurent Gaudé relate l’histoire de la lignée des Scorta Mascalzone, une lignée de brigands, de voleurs en proie à une malédiction que tous peinent à déjouer. Sur la place du petit village de Montepuccio, niché au coeur des Pouilles, les vieilles villageoises sont tellement vieilles qu’elles n’ont plus d’âge. Les mains abîmées et rougies de sauce tomate, ces éternelles content l’histoire de Luciano, Rocco, Carmela, Domenico, Giuseppe, Raffaele, Donato, Elia et Anna Scorta. À l’image des spaghettis qu’elles cuisinent inlassablement, le fil du récit se tisse et les Scorta apparaissent devant elles, rejouant leur propre histoire, celle d’une famille maudite hantée par les fantômes du passé. Chez les Scorta, l’argent est souvent sale, les délits fréquents et la vengeance ronge jusqu’au crime. La fratrie semble enracinée à Montepuccio comme les oliviers à la terra rossa. Toute tentative d’évasion demeure vouée à l’échec. Mais face à l’adversité, restent la famille et ce nom, Scorta, qui unit ceux qui le portent. Si le soleil brûle les peaux, il consume aussi les âmes. Et il rend fou. Carmela Scorta parle. Parce qu’elle perd la tête. Parce qu’elle l’a promis : transmettre ses secrets avant de mourir. Carmela raconte son histoire qui s’entremêle alors à celles de toutes les générations de Scorta. De la musique traditionnelle italienne à la pop du XXe siècle, la musique donnera à entendre ce récit familial traversé par un siècle d’Histoire (Ellis Island, les guerres, le trafic de migrants, la mondialisation).

Thomas Bellorini propose une adaptation théâtrale du roman de Laurent Gaudé, Le Soleil des Scorta, prix Goncourt 2004. Au théâtre Montansier, le metteur en scène présente la création du spectacle de sortie des élèves de la promotion 2023 de l’École Claude Mathieu dont il est directeur.